Leland Melvin est un ancien astronaute de la NASA qui a effectué deux vols vers la Station spatiale internationale. Pourtant, au début, les cartes n’étaient pas en sa faveur : voici pourquoi son histoire est importante et ce qu’elle nous enseigne.
« Quand je serai grand, je souhaite devenir astronaute ! » Oui, mais comment devient-on astronaute ? Parfois, comme cela a été le cas pour Leland Melvin, un peu par hasard. « Quand j’étais enfant, je n’aurais jamais imaginé devenir astronaute un jour. Le ciel était là, mais il ne m’intéressait pas particulièrement. De plus, j’étais un enfant noir né en Virginie, dans le sud des États-Unis… Sur le papier, je n’avais pas beaucoup de chances.
Cependant, j’étais curieux et j’avais confiance en moi », raconte-t-il. Nous rencontrons Leland à Milan, à l’occasion du lancement de la nouvelle collection de t-shirts UNIQLO Peace For All, dont les bénéfices seront entièrement reversés à des œuvres caritatives. « C’est moi qui ai pris la photographie de la lune et de la Terre sur le t-shirt blanc depuis une fenêtre de la station spatiale internationale.
Vous voyez la bande bleue sur la droite ? C’est l’atmosphère terrestre, celle qui nous permet de respirer. De là-haut, tout semble si fragile ! », explique Melvin.
Que ressent-on en voyant la Terre depuis l’espace ?
On se sent à la fois fragile et connecté à l’humanité. On comprend que nous sommes tous égaux, quelle que soit notre nationalité. De là-haut, on ne voit pas de frontières.
Comment êtes-vous devenu astronaute ?
Avant d’entrer à la NASA, j’ai étudié la chimie et l’ingénierie. Puis, vers l’âge de trente ans, j’ai passé les sélections pour devenir astronaute et j’ai été retenu.
Quand vous étiez enfant, ne rêviez-vous pas d’aller dans l’espace ?
À vrai dire, non… L’un de mes premiers souvenirs remonte à 1969 : j’avais cinq ans et la télévision diffusait en direct l’alunissage. Toute ma famille était devant l’écran ; malheureusement, ma tâche consistait à maintenir l’antenne au-dessus de la télévision… Résultat ? Je n’ai pas vu une seule image ! Puis ma mère m’a offert le petit chimiste et je me suis passionné pour cela.
Que sont les écussons colorés que vous avez sur votre combinaison bleue ?
Ce sont les écussons des deux missions auxquelles j’ai participé. Avant de partir, ce sont les astronautes eux-mêmes qui dessinent une sorte de logo pour leur mission. En 2008, par exemple, nous devions transporter tout un laboratoire scientifique fabriqué en Europe, appelé Columbus, vers la Station spatiale. Nous avons donc dessiné la caravelle de Christophe Colomb qui part avec la navette spatiale.
La Terre est une planète « malade ». Que pouvons-nous faire ?
Ce n’est pas notre planète qui est malade et fragile, c’est l’humanité. Nous devons commencer à mettre plus d’amour dans ce que nous faisons, en commençant par les petites choses. Par exemple, en soutenant des projets tels que Peace For All : les actions, même celles qui consistent à porter un t-shirt avec un message précis, en disent beaucoup plus long que les mots.
Voyager dans l’espace, c’est dépasser les limites.
Quelles sont, selon vous, les limites les plus difficiles à dépasser ?
Les limites mentales. Ne jamais penser « mission impossible ». Tout est possible ! Chacun a en soi des possibilités infinies. L’important est d’y croire et de ne jamais abandonner.
Si vous pouviez passer cent ans dans l’espace puis revenir, qu’aimeriez-vous trouver sur Terre ?
Plus de paix pour tous. L’amour et la gentillesse peuvent changer le monde.
